L’emploi au Québec a crû de 0,6 % en novembre tandis que le taux de chômage a reculé pour atteindre un nouveau creux record à 3,8 %.
C’est ce qu’a rapporté vendredi Statistique Canada. Ainsi, le nombre de postes a progressé de 28 000, selon les données.
Cette hausse a été observée dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, où l’emploi a augmenté de 25 000 (+1,1 %). Le taux de chômage est resté inchangé à 4,2 %.
Ce creux historique survient au moment où on enregistre une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs.
«La tension qui se fait ressentir sur le marché du travail se reflète dans les chiffres. Les employeurs québécois sont à la recherche de nouveaux talents, mais il n’y a plus assez de candidats. Il ne fait pas de doute que le Québec bat des records dans une situation de plein-emploi», a dit Karl Blackburn, président et chef de direction du Conseil du patronat du Québec, dans une déclaration faite à l’Agence QMI.
Au pays le taux de chômage a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 5,1 % en novembre.
«Le marché du travail canadien a ralenti après l’avancée surprise d’octobre. Les heures et les emplois sont demeurés plutôt stables, la croissance des salaires semble avoir atteint un plateau et la réduction du chômage témoigne d’un déclin de la participation», a expliqué Marc Desormeaux, économiste principal chez Desjardins.
Cependant, il rappelle que, si on regarde les résultats de plus près, «tout n’est pas rose» puisque le taux de participation a diminué de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 64,8 %, soit un niveau inférieur de 0,6 point à celui post-pandémique de mars 2022.
Le travail à temps plein a augmenté de 51 000 en novembre (+0,3%) alors que le travail à temps partiel a peu varié. Il a cependant baissé de 91 000 (-2,5%) par rapport à l’an dernier.
«L’emploi a augmenté dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail, dans la fabrication ainsi que dans l’information, la culture et les loisirs. Parallèlement, l’emploi a reculé dans plusieurs secteurs, y compris dans la construction ainsi que dans le commerce de gros et de détail», a indiqué Statistique Canada dans les résultats de son enquête sur la population active.
«Le ralentissement global de l’activité économique semble donc éclipser tout effet positif généré par le fait que des postes disponibles ont été pourvus», a cependant précisé M. Desormeaux.
Les femmes travaillent plus que jamais
«L’emploi a progressé chez les femmes du principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans, et il a diminué chez les jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans», a indiqué Statistique Canada.
On observe donc une augmentation du taux d’emploi chez les personnes du principal groupe d’âge actif, soit la proportion de la population en emploi (84,7 %, +0,8 point de pourcentage). Cette augmentation est attribuable principalement aux femmes occupant un emploi (81,6 %).
«Il s’agit du plus haut taux d’emploi pour les femmes du principal groupe d’âge actif depuis que des données comparables ont commencé à être publiées en 1976, et d’un taux à au sommet précédent de 81,4 % enregistré en mai 2022», a précisé l’agence fédérale.